A quinze mois de l’échéance, l’incertitude commence à planer quant au respect du délai constitutionnel dans l’organisation de prochaines élections. Le Programme des Nations-unies pour le développement(PNUD) a, dans un document des 88 pages daté du juin 2022, fait état d’un
A qui profiterait le report de la consultation populaire ? En tout cas pas à l’actuel chef de l’État pour ces cinq principales raisons.
1. Encore un mandat à briguer
Félix-Antoine Tshisekedi a encore la possibilité de briguer un autre mandat en 2023 en tant que président sortant. Il n’a d’ailleurs pas attendu d’être officiellement désigné par le congrès de son parti -UDPS- pour annoncer sa candidature. Alors qu’il se contente d’une majorité parlementaire artificielle acquise essentiellement par le débauchage des anciens kabilistes, les nouvelles élections devraient être une occasion pour lui, de non seulement de se faire réélire proprement après le fourre-tout de Corneille Nangaa (résultats non détaillés) en 2018, mais aussi de former une nouvelle majorité composée de “vrais fidèles”. Ainsi, pourra-t-il démarrer un nouveau mandat sans se plaindre des ministres et autres mandataires qui bloqueraient ses actions
2. Ne pas armer l’opposition
Pour repartir sur de bonnes bases, Fatshi n’a même pas besoin de jouer aux prolongations. Qui dit glissement, dira dialogue politique qui, à son tour, n’a jamais fait mystère de ses objectifs ultimes : le partage du pouvoir. Ainsi, pourrait-il donner des armes financières, politiques voire sécuritaires à ses adversaires. Or, aujourd’hui, à part quelque deux membres du gouvernement encore fidèles à Katumbi, tout l’Armada institutionnelle ne jure que par “Béton”. Beaucoup de demandent que ça.
3. Tenir sa promesse
A chaque fois qu’il est interrogé sur la tenue des élections, le président de Tshisekedi a rassuré qu’elles auront lieu dans le délai. S’il est loin de faire de la RDC l’Allemagne d’Afrique à l’approche de la fin du mandat, il a au moins l’occasion de tenir cette promesse. Ce n’est pas les moyens financiers qui seraient le problème alors que le trésor public réalise le double des recettes prévues. La guerre dans l’Est non plus. En faisant appel à la force régionale EAC, Tshisekedi n’envisage clairement pas voir le M23 continuer ses hostilités longtemps.
4. Ne pas fâcher les partenaires extérieurs
Après la mauvaise expérience de 2016, les partenaires internationaux, en première ligne les États-Unis ne cessent de prévenir contre un nouveau glissement. Ayant ouvert les portes à l’appui électoral extérieur, le cinquième président devrait savoir la nécessité de ne pas fâcher les partenaires internationaux. Cela sera utile même pour le soutien politique à son deuxième mandat.
5. Éviter la crise interne
La crise politique, on sait comment elle commence, pas forcément comment elle va se terminer. Entre 2016 et 2018, des centaines de Congolais sont morts pour exiger la tenue des élections. Ce qui avait noirci davantage la réputation du régime Kabila. Se voulant correcteur des tares du passé, le régime Tshisekedi ne devrait pas emprunter le même chemin que l’ancien.
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