Facebook lancera prochainement «Instagram Kids», une nouvelle version de l’application Instagram destinée aux enfants de moins de 13 ans. Des experts en santé publique s’opposent à cette initiative qui la considère comme nuisible à la santé mentale des enfants et à leur développement.
Dans une lettre adressée à Mark Zuckerberg, des experts de la santé publique aux États-Unis ont demandé au patron de Facebook de renoncer à son projet «Instagram Kids» qui « expose les enfants à de grands risques de santé mentale ..et une menace pour leur développement psychique et émotif».
«L’accent mis par Instagram sur le partage de photos et l’apparence rend la plate-forme particulièrement inadaptée aux enfants qui se trouvent au milieu d’étapes cruciales de développement de leur estime de soi», ont précisé des experts de la santé publique et des organisations américaines de protection des enfants, cosignataires de la lettre.
«Les enfants et les adolescents (en particulier les jeunes filles) ont appris à associer des photos trop sexualisées, retouchées, mises en scène séduisante avec la popularité et l’attention qu’ils peuvent récolter sur un réseau social», ont-ils ajouté
Les enfants de moins de 13 ans n’ont pas, techniquement, un accès à Facebook, Instagram. Ils réussissent toutefois à contourner ces mesures selon FACEBOOK. Ce qui motive le lancement d’Instagram Kids selon un porte-parole du réseau social. « Les enfants sont connectés sur les réseaux sociaux…il faut leur offrir un environnement protégé pour qu’ils puissent échanger en toute sécurité avec leurs amis »
Ce que les réseaux sociaux ne disent pas c’est qu’elles tentent de conquérir un marché captif des enfants, un potentiel marché lucratif d’usagers qui seront fidélisés à la marque durant leur jeunesse et leur vie adulte.
Durant la pandémie, des parents rapportent, sur des sites spécialisés, les problèmes vécus par leurs enfants et les situations conflictuelles causées par leur usage des réseaux sociaux. Ils estiment que les enfants ne sont pas prêts ni sur le plan cognitif ni émotionnel à composer avec un contenu et des options plutôt destinés à un public plus mature.
La commission fédérale américaine du commerce a intenté des poursuites judiciaires contre des plates-formes numériques, Facebook, YouTube et Disney, notamment pour avoir violé la vie privée des enfants, de les exposer à du contenu non autorisé et des relations risquées:
En 2019, une faille technique majeure a été découverte sur Messenger Kids, le pendant de Messenger destiné aux enfants, a permis à des milliers d’entre eux de clavarder avec des personnes non autorisées.
YouTube Kids, la version pour enfant de YouTube, on lui reproche son placement de produit insidieux dans son contenu et l’absence d’une modération rigoureuse des commentaires violents et ayant des connotations sexuelles.
Quant à Disney, il a été poursuivi pour avoir installé des logiciels espions qui collectent des données personnelles des enfants et sur leur comportement de visionnement sans le consentement de leurs parents.
Par Radio-Canada international